Avant, j’étais étudiante

L’avenir. Un bien grand mot. Article un peu plus « philosophique » (ça aussi c’est un bien grand mot) et surtout « j’raconte ma vie » que d’habitude, donc n’hésitez pas à passer votre chemin. Dernier partiel passé de toute la vie (normalement), ça c’est fait. Avant, j’étais étudiante. Mais ça, c’était avant (bon officiellement, je le suis jusqu’à octobre, mais être étudiant sans aller à l’école, ça semble un peu bizarre). Avant, ma vie était rythmée entre les cours, le boulot, les projets de groupe, les partiels, les missions pro, les bavardages, les délires, les attentes de « 17h », les dossiers à rendre, les rencontres, les révisions, les joies de fin d’oral du travail bien fait, les compliments des profs, leurs remontrances, les conneries, le sérieux (beaucoup tout de même), les connaissances accumulées… On se dit depuis que l’on est enfant : « vivement la fin ! », mais quand cette fin arrive, c’est toujours bien trop tôt. Après tout, j’ai toujours fait partie de ceux qui adoraient l’école et qui s’ennuyaient atrocement au bout de quelques jours de vacances. L’impression d’avoir tant appris, mais pourtant si peu. L’impression que c’est la fin mais que tout commence pourtant maintenant. L’impression que tout est passé si vite !

Et cet avenir si flou… J’aime maîtriser tout ce qui m’entoure. Tellement. Et je me sens si faible face à cet avenir que je ne connais pas et que je ne peux en aucun cas maîtriser. Continuer ses études parce que l’on aime ça, mais aussi parce que l’on nous dit depuis 5 ans « Ne sortez pas sur le marché du travail tout de suite, c’est la crise ». Saleté de crise. 5 ans qu’on nous en parle et j’ai pourtant l’impression que 2013 est encore pire. On y entre donc par l’apprentissage sur ce marché, en se disant que cela facilitera notre insertion professionnelle. On fait une école de commerce parce qu’on nous dit que c’est beau sur un CV. On travaille comme des fous parce qu’on nous dit que le mérite est toujours récompensé. Blablabla. Apprentissage ou pas, école de commerce ou pas, mérite ou pas, on va tous pleurer oui. On réalise que la recherche d’emploi va s’avérée difficile. Que l’on ne devra surtout pas se montrer exigeants en terme de prétentions salariales (qu’elle est laide cette expression), que l’on trime depuis 15 ans pour un SMIC, que ses nuits blanches et ses cernes n’auront peut-être servi à rien, qu’on aurait peut-être dû s’arrêter après le bac, que le résultat aurait été le même. Que notre investissement et que notre implication ne seront peut-être pas récompensés. Que l’on finira dans un appart de 25m² (même pas assez grand pour mon dressing…). Cette peur. Certes complètement inutile car elle ne changera rien. Mais cette peur d’avoir peut-être un peu trop rêvé.

Peu importe, il reste 5 mois. 5 mois pour rêver. 5 mois pour continuer à tout donner. 5 mois pour mettre toutes les chances de mon côté. 5 mois pour n’avoir aucun regret. Au moins, j’aurai essayé !

Comme un besoin d’écrire ici pour me sentir moins seule, pour que l’on partage ensemble nos galères, que vous me racontiez vos sorties d’étude, votre état d’esprit à ce moment là. & que vous me rassuriez (peut-être).

PS : Une petite touche de joie dans cet article pas bien gai, j’ai pu observer le pallier des 20 000 visites dépassé, dont 15 000 en 3 mois. C’est fou. Fou de voir à quel point ce petit blog a pris de la place dans ma vie. Fou de voir à quel point des projets peuvent prendre des proportions pas du tout mesurées en amont. Merci à vous. Merci de me permettre de continuer à rêver et de me prouver que rien est impossible.