J’aide la chance. Cette phrase, c’est l’un de mes collègues préférés qui me l’a prononcée après une longue conversation légèrement philosophique. Vous savez, ces conversations qui ressemblent plus souvent à un monologue au cours duquel vous avez besoin d’être écoutée, d’être rassurée, d’être épaulée. Ce collègue sait le faire et ce jour-là, nous parlions de mon bébé blog et de toutes ces choses magiques que je vivais grâce à lui, notamment de ce voyage en Norvège que je vis actuellement duquel est issu cette photo juste au-dessus réalisée au Cap Nord ce matin. Je lui rappelais à quel point j’étais chanceuse, à quel point j’avais même presque honte d’être aussi gâtée par moment. Que cela soit en cadeaux, en jolies soirées, en messages des plus touchants les uns des autres, en rémunérations, en voyage… Tout ça pour un blog ? Quand je prends du recul, ça me paraît démesuré. Pourquoi j’aurais le droit à tant de bonheur juste parce que j’aime un peu beaucoup raconter ma vie et faire des photos ? J’ai de la chance. J’ai énormément de chance.
Il m’a écoutée. Longuement. Puis, il m’a contredite. « Dans ton cas, on ne dit pas J’ai de la chance mais bien J’aide la chance ». Je n’avais jamais entendu cette subtilité. Elle m’a plu, elle m’a sourit, elle m’a inspirée et elle m’a fait réfléchir. C’est vrai après tout, je l’ai aidée cette chance. Grâce à cette phrase, j’essaie de moins avoir honte de ce qui m’arrive de beau ! Tout cela ne m’est pas tombé du ciel. Je ne me suis pas retrouvée un beau matin livrée par un coursier juste parce que j’avais déposé un nom de domaine. Je ne me suis pas retrouvée un autre beau matin invitée en Norvège juste parce que j’avais ajouté une catégorie voyage à mon bébé blog. Oui, j’ai bien dit bébé. C’est tout comme pour moi. Il fait partie de ma vie depuis bientôt 4 ans et il a occupé au fil du temps une place de plus en plus importante. Il m’a demandé de plus en plus d’investissement. Certes, j’y raconte ma vie, mais je ne fais pas que d’y raconter ma vie. J’essaie de la raconter avec le plus de sincérité et de simplicité possible. J’essaie de vous faire rêver, de vous inspirer, de vous donner des idées, de vous faire voyager, de vous rassurer, de vous soutenir. J’essaie d’être utile à travers ce blog, de vous faire sourire. C’est sûr, j’aurais été plus utile en tant que chirurgien mais j’ai bien trop peur du sang. J’aurais été plus utile en tant qu’avocate, mais je n’avais pas la foi d’apprendre le code pénal par coeur. J’ai donc cherché ma voie pour être utile et c’est à travers un énième site web que j’essaie d’aider les gens. C’est surement rien pour beaucoup, mais on fait avec ce que l’on a et surtout avec ce que l’on sait faire. Et visiblement, à en croire vos retours, ça en aide certaines.
Finalement, je n’ai peut-être pas que de la chance !
Ce qui m’arrive aujourd’hui, je ne l’ai donc pas volé. Et si j’arrive un jour à vivre de ma passion, ce n’est pas par chance, c’est par acharnement au travail. S’investir, encore et encore. Partager, encore et encore. Donner, au maximum chaque jour. Ne jamais vous laisser tomber. Etre encore plus forte à chacun de vos jolis messages, de vos jolis emails, de vos jolis mots. Réaliser que bloguer est sûrement la seule chose que je sache faire comme il faut. Jongler de réseau social en réseau social, réfléchir à mon futur article, prendre des notes, actualiser mon calendrier éditorial, respecter ma ligne éditoriale, éplucher les sites de photos pour améliorer mes clichés, monter ma première vidéo, faire la migration de mon blog toute seule, tout perdre puis tout récupérer, faire des nuits blanches, sentir mon coeur qui faiblit car « Not found » apparaît sur mon adresse, lancer mon e-shop, gérer les factures, réfléchir à comment vous gâter, essayer de réduire mes fautes d’orthographe, sourire, sourire encore, faire quelques sacrifices, vous faire rêver au maximum. Cela peut être un métier. Il n’y a aucune honte à vouloir que cela soit un métier !
Donc, non, je n’ai pas juste de la chance. J’ai aidé cette chance. J’ai travaillé dur pour qu’elle arrive et si depuis quelques mois j’en reçois tous les bénéfices, ce n’est pas pour autant que j’arrêterai de travailler. Et si je continue à travailler dur encore et encore, c’est tout simplement pour vous ! Je vous le dois bien. Et aussi un peu peur moi quand même, parce que la seule chose qui me rende vraiment heureuse, c’est rendre heureux les autres. C’est vous rendre heureuses. C’est rendre heureuse ma meilleure amie avec un petit ballon à l’hélium. Je me suis donné la mission de vous faire rêver et je compte bien continuer à la relever. Je pense que c’est un besoin vital, surtout en ce moment. J’ai aidé cette chance, je me suis créé des opportunités. Non, les partenariats ne tombent pas du ciel. Non, je n’ai même pas eu besoin de démarcher.
Toutes ces choses tristes que je lis en ce moment…
J’ai lu récemment un article d’une jeune fille qui se plaignait des Instagram ou des bogs « scénarisés », du rose, du blanc et du scandinave (tout à fait mon profil oui). Qu’il n’y avait aucun mérite à faire comme tout le monde juste parce que ça marche et que l’on manquait clairement d’originalité et surtout de talent. Cliché ! On s’inspire tous les uns des autres. Même toi la fille qui a écrit cet article. Il m’a fait bondir. Aussi étonnant que cela puisse paraître, j’aimais déjà le rose et le blanc avant qu’ils se démocratisent autant, oui, j’ai pensé la déco de mon appart pour son côté photogénique mais surtout parce que plus il est joli, plus je m’y sens bien. Oui, je fais tout de même preuve d’originalité et je ne cherche pas simplement à reproduire ce qui marche. Rien ne me dit que cette fille me ciblait mais malheureusement, je me suis parfois sentie visée et vexée. J’ai trouvé ça vraiment facile et réducteur du travail effectué sur chaque blog ! Oui, chaque réussite est le fruit d’un travail et non seulement d’un mimétisme.
Dans le même style, en ce moment, c’est la mode du « Burn-out de la blogueuse » comme le dit Hellocoton et son dossier à ce sujet. Ils disent que les blogueuses ne se retrouvent plus sur la blogosphère et parlent de la mauvaise ambiance qui y règne et la guerre pour les partenariats. Je trouve ça d’un triste et une nouvelle fois si réducteur du bonheur qui y baigne aussi ! Personnellement, je suis accro à l’ambiance qui y règne. J’y ai rencontré des filles extraordinaires. Je m’y suis fait de véritables amies. Oui, évidemment que ce n’est pas toujours tout rose non plus, mais moi personnellement, j’y vois bien plus de paillettes que de critiques mesquines. Ou alors, peut-être que je passe au-dessus, je ne sais pas… Mais les paillettes, je les vis vraiment ! Et je les vis très bien. J’ai parfois peur du burn-out, comme beaucoup, mais pas de celui de la blogueuse. De celui de la vie tout court.
Tentons de conclure.
Bref, je pense que vous avez très bien compris là où je voulais en venir, c’était simplement un petit coup de gueule du soir écrit depuis ma cabine de bateau sur le large norvégien, j’arrive au niveau de la frontière russe et les journées sont très courtes voir inexistante (nuit polaire, bonjour), cela me laisse donc enfin le temps de me reposer, de réfléchir et d’écrire. Cela faisait longtemps que je n’avais pas écrit et j’aime tellement ça. Peut-être encore plus que parler. C’est encore une fois un peu décousu, comme toutes mes humeurs, mais j’en avais besoin et derrière le décousu il y a mon coeur qui parle. J’en ai assez de devoir m’excuser de « réussir ». Attention, par réussir, je ne dis pas que mon blog est le plus stylé de la terre et que je suis la nouvelle Betty (j’en ai pas envie de toutes façons), mais juste d’être pourrie gâtée. Je n’ai pas à m’excuser de récolter les fruits d’un boulot de 4 ans qui me prive souvent de vie sociale, souvent de sommeil et qui me pousse à me surpasser semaine après semaine. Je n’ai pas à m’excuser d’être heureuse. Je n’ai pas à m’excuser d’être moi, d’avoir un Instagram trop blanc ou trop rose. Je sais reconnaître celles et ceux qui sont là depuis le début, qui me critiquent parfois mais qui le font pour me tirer vers le haut. Ils savent ce qui est bon pour moi. Je ne m’excuserai plus d’être moi, je vous le promet.
Cela me fait un bien fou d’écrire cet article. Je ne suis pas du tout le genre de fille qui a confiance en elle, mais vous me donnez confiance en moi et pour la première fois de ma vie, je suis fière de ce que j’entreprends à travers ce blog. Tout n’y est évidemment pas parfait, il me reste encore un tas de choses à apprendre. Mais je ne m’excuserai plus. Que vous preniez ça pour de la prétention ou non, cela m’est totalement égal. Je n’ai pas que de la chance, je me suis créé cette chance. Et puis c’est tout.
Merci cher collègue et merci à vous de m’avoir lue. Vous êtes ma plus belle histoire d’amour.
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