L’expression à la mode ! Abusée par les journalistes et par les managers, ce sont des salariés intenables pour certains RH… Mais cette génération c’est nous ! Il faut donc rétablir la vérité. Cette génération, je la définirai comme innovante et tout simplement connectée, élevée au numérique et nourrie à l’information instantanée.
Qui sont-ils ?
Ils ont aujourd’hui entre 18 et 30 ans et sont environ 13 millions en France (juste 21% de la population française…) ! La génération Y, née à partir de 1980, n’a connu qu’un monde « mondialisé », et un mur de Berlin effondré. Elle a grandi avec la sur-consommation, le chômage de masse et Internet. Une expression inventée en 1993 par le magasine Advertising Age. Pourquoi Y ? Tout simplement parce que c’est la génération qui suit la génération X, née approximativement entre 1965 et 1977.
Comment la définir ?
Indépendante, connectée, inventive, entreprenante, égocentrique, infidèle, impatiente, responsable, mobile, friande de gratification immédiate, rapidement ennuyée, adaptable, interdépendante, informée, engagée, innovante, curieuse…
Pourquoi elle dérange en entreprise ?
La génération Y aurait des difficultés à s’adapter au monde du travail. Il faut dire qu’elle a le chic d’étendre sa culture en permanence et de toujours tout remettre en cause, les méthodes de management, entre autres. Elle bouleverse alors les codes de l’entreprise obligeant les managers à revoir leurs modèles. Connectés nuit et jour et plus indépendants que leurs aînés, ces nouveaux salariés changent donc la donne, ils attendent que l’entreprise s’adapte à leurs valeurs et non l’inverse. Mais chaque comportement a son explication : surdiplômés, ils ont cumulé stages, CDD, alternance… sans CDI à la clé. La génération Y subit la crise de plein fouet ! Arriver aujourd’hui sur le marché du travail, c’est aussi être un peu suicidaire. Ce sont des jeunes frustrés qui ne peuvent prétendre égaler, voir encore moins dépasser le niveau de vie de leurs parents, même avec un bac+5 en poche ! Un message d’autant plus dur à encaisser quand on sait que l’on va devoir payer l’ardoise de la dette publique et assumer la retraite et les dépenses de santé des ainés bien plus nombreux…
Les jeunes de la génération Y sont des plus curieux et ont une réelle soif d’apprendre ! Les nouvelles technologies leur donnent accès à une large quantité d’information qu’ils ne se privent pas de consulter dès qu’ils ont une question. Ils sont ainsi constamment à jour sur les sujets qui les passionnent, bien sûr, mais aussi sur les sujets sur lesquels ils travaillent car ils ont besoin de comprendre en permanence le pourquoi du comment. C’est d’ailleurs de là que vient le « Generation Why ». Plus informée et indisciplinée, la génération Y remet aussi en cause la moindre trace d’autorité. Elle est donc particulièrement réfractaire à toute forme de hiérarchie. On l’a élevée avec des valeurs et pour elle, il ne suffit plus d’avoir le titre de chef, il faut le prouver par ses compétences pour être reconnu et accepté comme tel.
Leur franchise et leur spontanéité sont déroutantes mais souvent appréciées dans les grandes entreprises. Cette attitude directe, c’est simplement une volonté de faire entendre ses idées. En fait, ce sont surtout les collègues qui se montrent relativement critiques vis-à-vis des plus jeunes, les jugeant plus ambitieux et plus individualistes. Quitte à travailler, autant s’épanouir dans ce que l’on fait. Portés par une envie de reconnaissance et de quête de sens, les jeunes de la génération Y affichent leurs engagements dans leur emploi, ce qui n’est pas sensé déranger tant que ça !
Les réseaux, la force de la génération Y
Que ce soit pour les relations sociales, les relations professionnelles, pour se donner rendez-vous à une soirée avant de la commenter le lendemain, ou encore pour décrocher un emploi et ne pas perdre une belle opportunité d’en changer… La génération Y s’est pleinement emparée des réseaux sociaux : 96 % des 18-24 ans sont membres d’un réseau social en ligne. Grâce à ces réseaux, le rapport au temps a changé. Un peu magicienne, la génération Y a cette capacité d’être ici et ailleurs en même temps (voir parfois nulle part diraient mes parents). Chaque jeune a deux identités, une identité réelle et une identité numérique. Il s’agit alors de gérer sa « e-reputation », comme on gérerait la réputation (en ligne ou non) d’une marque ou d’une entreprise. Espaces privés, espaces professionnels, les frontières s’estompent. On dit souvent que les nouvelles technologies de l’information font entrer le travail dans la sphère privée. En retour, les entreprises vont devoir s’habituer à ce que les jeunes salariés ramènent aussi de la vie privée au boulot. Dialoguer avec ses amis sur Facebook, voire faire ses courses en ligne depuis son bureau n’a rien de scandaleux pour ces jeunes diplômés prêt à répondre à des mails professionnels le week-end ou tard le soir.
La génération Y en vidéo
Je vous laisse regarder cette vidéo ci-dessous qui résume bien cette nouvelle génération, et à partir de laquelle j’ai écrit cet article. Finalement, le phénomène n’est pas nouveau et chaque nouvelle génération qui entre dans le monde du travail apporte son lot de nouveaux conflits et de nouvelles opportunités. C’est la nouveauté et le changement qui font avancer les choses ! Aussi bien coupée du monde qu’hyper-connectée, c’est surtout une génération bien partie pour continuer à faire parler d’elle !
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