Un peu d’espoir…

15 novembre 2015

IMG_193k8Ce soir, j’ai le coeur en vrac. Depuis 48 heures, les mots s’entrechoquent, l’émotion est à son maximum… Je n’arrive pas à réaliser ce qu’il s’est passé. Ce que ces fous alliés ont fait à notre si joli Paris. 10 mois après la tragédie de Charlie, Paris est à nouveau meurtri. Meurtri comme jamais il ne l’a été. Meurtri dans son coeur. C’est irréel. J’ai le coeur en vrac mais je n’ai plus les mots. Plus assez de mots pour construire des phrases construites en tout cas. Mais une envie d’écrire pour témoigner mon soutien infini aux victimes. Quitte à ce que cela soit décousu. Pour les victimes et leurs familles. A ce Mathias ou à cette Marie, un jeune couple originaire de Metz. Ou à cette Lamia. Toutes ces vies enlevées sans raison. Tous ces jeunes et moins jeunes que je ne connaissais pas mais que j’aurais pu connaître tant ces lieux où l’horreur a frappé me sont familiers. Toutes ces vies enlevées parce qu’elles avaient la joie de vivre. Parce que le bonheur est un crime. Cela aurait pu être vous. Cela aurait pu être moi. Je suis touchée au plus profond de moi-même.

Vendredi soir, j’ai passé un très beau début de soirée avec la douce Laura. Une pâtisserie chez Ladurée, des confidences, une ballade sur les Champs Elysées, un émerveillement devant la neige qui tombe du ciel chez Guerlain, un petit tour au Disneystore. Tu étais si jolie Paris. Une soirée comme je les aime pour décompresser après cette semaine qui m’avais éprouvée. Une soirée au pays des bisounours. Une soirée de rêveries. Je rentre tranquillement pas trop tard chez moi vers 22h30 quand un snap d’une lectrice me ramène d’un coup sec à la réalité. Elle me demande si je vais bien et si je suis chez moi. Je ne comprends pas tout de suite…

Puis j’allume BFM TV. Et le cauchemar débute. Cela commence par le Stade de France, puis la rue de Charonne, le boulevard Voltaire, le Bataclan… Tous ces quartiers que je connais bien où j’étais encore il y a quelques jours. Dites-moi que je rêve… Dites-moi que c’est une fausse alerte… L’impuissance est là, à son maximum. On reste bloqué devant l’écran et on boit chaque image. Puis les larmes coulent. J’ai pleuré à chaudes larmes. J’ai senti mon coeur s’emballer à mesure que le nombre de victimes augmentait… Je serrais Luna dans mes bras. Je répondais aux messages de mes proches qui s’inquiétaient de me savoir en sécurité. J’envoyais des messages à ceux que je sais toujours de sortie, j’en harcelais certains qui ne me répondaient pas de suite. Je tremblais. Je ne ressentais plus rien. Le monde s’est arrêté de tourner. Puis il faut tenter de trouver le sommeil.

5h de sommeil agitées à tout cassé et le jour se lève sur mon joli Paris… Le bilan s’est encore alourdi. J’actualise les sites d’information et je réalise peu à peu ce qu’il vient de se passer. Je reste clouée au fond de mon lit. Mais je me force à me bouger pour rejoindre mes deux meilleures amies. Pour rejoindre ma famille. Pour serrer ma maman et ma petite soeur contre moi. Leur rappeler à quel point je les aime. Je suis près des miens mais le climat est pesant. Un samedi hors du temps… Et aujourd’hui, le soleil est revenu… Je décide de maintenir le programme et je file acheter des ballons couleur pastel. Je prends ma voiture, j’entre dans Paris. Je sens mon coeur se serrer. Qu’est ce que je fais là avec mes ballons ? J’ai juste envie d’hurler ! Mais à quoi bon ? Le regard des passants sur mes ballons me réconforte. Je leur amène un peu de douceur, un peu de féérie, un peu de magie. C’est ce que je sais faire de mieux de toutes façons donc aujourd’hui, encore plus que d’habitude, je me devais de vous faire rêver.

Je ne pourrais pas crier un « Même pas peur » comme cela a été écrit place de la République. Cela serait vous mentir. J’ai peur oui. Peur de se mot « guerre » que je croyais ne jamais connaître. Peur de me balader dans les Grands Magasins. Peur d’aller déposer une bougie place de la République. Peur que cela recommence demain. Peur de vivre en réalité. Mais je continuerai à vivre normalement et  je continuerai surtout à vous emmener dans mon univers. S’il y a bien une chose dont je n’ai pas peur ce soir, c’est de rêver. C’est d’aimer. Je n’ai pas peur de vous envoyer de l’amour à en crever. Une envie de vous serrer toutes et tous dans mes bras. De vous remercier par vos si nombreux messages depuis hier un peu partout. Je vais bien. Physiquement en tout cas. Mentalement c’est une autre histoire. On est tous en deuil c’est certain mais dés demain, j’essaierai de retrouver un franc sourire. Pour leur prouver qu’ils ne gagneront pas. Que l’espoir vaincra. Que l’on se battra pour les victimes et que l’on pense à elles de tout notre coeur. ♡

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