Un besoin d’écrire comme si je sortais mon journal intime. Un journal intime certes plus très intime mais lire vos retours me fais à chaque fois tellement de bien que le caractère d’intimité, je n’en ai plus grand chose à faire. Et je me dis surtout que mes problèmes sont aussi les vôtres, qu’aucun quotidien n’est tout rose et que même si je partage surtout ici mes instants de joie, vous êtes aussi habitués à lire mes « coups de gueules » qui font de moi une personne normale tout simplement et qui vous aide un peu aussi à traverser les votre. Parce que mettre des mots sur mes maux est déjà apprendre à les traiter. Ce soir, je voudrais vous parler de prise de recul et de ces conseils qu’on donne si facilement mais que l’on est dans l’incapacité de reproduire. Je suis la première à vous dire de voir la vie du bon côté, de la voir en rose poudré même, de prendre le meilleur dans chaque moment et dans chaque personne, de croire aux licornes, d’être parfois un peu égoïste, de voir le bonheur comme un état d’esprit… Et pourtant, j’ai beau me marteler ce message, il y a des moments comme ce soir où je n’arrive pas à prendre ce recul et à croire à tout ça. Il y a des moments où je ressens tellement de déception et de rage que j’ai beau me dire que ce point précis n’est que le cadet de mes soucis et que concrètement, ce sujet n’aura aucun impact sur mon avenir, j’ai malgré tout cette envie de me justifier. Cette envie de bien faire jusqu’au bout. Cette envie de ne pas avoir servi à rien.
Ce sujet revient souvent par ici, j’ai ce besoin « d’utilité » en permanence, quel que soit le sujet dans lequel je m’investi et je ne sais pas m’investir qu’à moitié. Quand je donne, je donne complètement. Mais à quel but ? Que cela soit sur le plan personnel ou professionnel, je suis toujours à fond, s’en résulte surtout une bonne dizaine de claques… Combien de réorganisation ou de fusion j’ai déjà pu vivre en à peine 7 ans d’expérience professionnelle ? Combien de projets sur lesquels j’ai bossé n’ont jamais vu le jour où on était fermés quand j’ai quitté la boîte ? Pourquoi cela me tient-il tellement à cœur ? On devrait se contenter d’encaisser notre chèque à la fin du mois et de ne pas regarder le reste. Je vous assure que depuis que je suis entrée sur le marché du travail, c’est ce que je me tue à essayer de faire : moins prendre les choses à cœur et mettre de côté la variable humaine. A l’école, je faisais partie de ces élèves qui étaient bons dans une matière quand ils aimaient leurs professeurs… C’est vous dire. J’ai toujours eu ce côté affect bien trop marqué. Et affect et professionnel ne font vraiment pas bon ménage…
Cette prise de recul et cet égoïsme que je vous martèle, je n’arrive pas toujours à les appliquer. Tout ça parce que je n’accepte pas travailler dans le vent et à ne pas être touchée par tout et n’importe quoi. Vous allez me dire que personne n’accepte… Mais beaucoup, et fort heureusement, arrivent à se détacher et à ne pas « boire » tous les malheurs du monde. L’élément déclencheur de cet article est aujourd’hui un événement professionnel et je ne rentrerai pas dans le détail mais ceci est valable aussi d’un ordre plus général. Je prends tout très à cœur, que cela soit la mauvaise coque que j’ai envoyé à une cliente des Jolies Choses à cette lectrice sur Instagram qui parle de moi à la 3ème personne en disant que mes looks sont pourris en ce moment. Je n’accepte pas de passer du temps pour construire quelque chose, un projet perso ou pro, ou même une amitié pour la voir s’envoler en un claquement de doigt sans que cela soit justifié. Je suis la rationnelle. Je suis aussi la trop gentille qui aime arrondir les angles. Je suis celle qui est si facilement attaquable. Je suis celle qui va se ronger l’esprit pour un projet tout simplement parce qu’on lui a accordé une certaine confiance. Et je suis celle qui a malheureusement trop souvent besoin de se justifier, mais ça vous l’avez déjà remarqué, et je pense que cela fera l’objet d’un prochain article. J’ai beau me dire que toute cette gentillesse et cette prise des choses à cœur est tout à mon honneur, je me dis souvent que c’est une belle connerie et qu’est ce que j’aimerai avoir moins de cœur et un peu plus de manipulation ! Sauf qu’au moins, je n’ai jamais eu honte de mon reflet dans le miroir. Et si préserver mon honneur me doit parfois des soirées comme celle-ci de remise en question, je signe pour la même chose, avec tout de même un peu plus de prise de recul.
Je pense que mon article vous paraîtra totalement décousu comme toujours mais c’est comme ça qu’il est le plus sincère. Mais pour conclure, peut-être que d’écrire que je dois prendre du recul sur TOUT va m’aider à le faire. Peut-être que mon week-end sera plus serein. Peut-être que lire vos commentaires comme l’un des derniers à 16h aujourd’hui me reboostera assez pour passer au-dessus et me rappeler que la chose qui compte le plus pour moi aujourd’hui, c’est vous et qu’il faudrait vraiment que j’arrive à faire abstraction du reste. Peut-être qu’au prochain coup de mou, vous vous sentirez moins seules et que vous penserez au fait que même moi, il m’arrive de ne plus croire aux licornes. Parce que le reste n’existera peut-être même plus bientôt. Le monde professionnel tel que je le connais ne me corresponds plus et j’espère que vous me soutiendrez dans mes futures décisions. Que je resterai cette fille normale même si mon blog devient mon activité principale. Ici, l’affect a sa place… Et je suis bien trop émotive pour pouvoir vivre sans lui. Je saurai vous rappeler que la vie en rose existe et qu’elle résulte seulement de « priorisations » dans son cerveau. Même si ce soir, je l’écris surtout pour me rassurer, je sais qu’au fond de moi je le pense et vous devez donc le penser aussi. Le bonheur est un état d’esprit et les licornes existent si on le veut mes chers amis, je ne vous le dirais jamais assez.
21 Comments