Fin novembre dernier, je me suis envolée pour le nord de la Norvège pour explorer un territoire qui m’était totalement inconnu au-dessus du cercle polaire (rien que ça). Après une nuit à Bodø, j’ai embarqué avec un groupe international sur un très beau bateau de la flotte d’Hurtigruten, bateau qui allait devenir mon hôte le temps de cinq jours hors du temps presque coupée du monde (mais avec le web évidemment, je vous ai assez bassiné avec mes snap et mes photos sur Insta). Je voudrais donc revenir plus longuement sur ce voyage et sur mon ressenti en essayant de vous donner quelques détails pratiques, les escales à ne pas louper au cas où mes petites photos vous ai donné envie de prendre la direction du Nord et plus particulièrement de la Norvège.
Je suis donc partie avec la compagnie Hurtigruten, une compagnie norvégienne qui proposait initialement du transport de marchandises, et ce depuis 1893 sur toute la côte norvégienne, soit sur plus de 2400 kms. La route la plus rapide pour livrer toutes les villes côtières étant la mer, ce canal est utilisé depuis fort longtemps et très vite, des centaines de milliers de passagers furent embarqués sur les navires jusqu’à ce qu’ils deviennent de vrais bateaux de croisière ! Aujourd’hui, les navires fonctionnent toujours sur le même principe et partent chaque jour du Sud de la Norvège pour grimper jusqu’à la frontière russe tout en multipliant les escales plus ou moins longues pour y déposer ou prendre de nouvelles marchandises ou déposer ou prendre de nouveaux voyageurs.
Après une escale rapide à Oslo, nous sommes arrivés à Bodø vers 15h et nos premières minutes nous ont annoncé la couleur du voyage. Un atterrissage sur la neige et une nuit déjà presque noire, j’avais beau savoir que les nuits étaient plus courtes, la sensation est très étrange et le dépaysement total. Et encore, nous n’étions pas encore en nuit polaire, je n’avais encore rien vu. La neige est elle aussi bien présente, et ce pour mon plus grand bonheur de la grande enfant amoureuse de la neige que je suis. Nous prenons le bus pour l’hôtel et je découvre une ville très calme, joliment éclairée, au sol totalement enneigé et au magnifique sapin de 10m de haut au centre de la place. Ouaouh. Une première sortie rapide avant une plus longue le lendemain matin sous des chutes de neige digne d’une belle tempête chez nous ! Le froid glace chaque partie de mon corps mais je reste tout simplement scotchée devant tant de beauté, devant ces voitures qui roulent comme si de rien était, devant ces bateaux sur le port totalement enneigé, devant cette famille qui promène son chien… Une heure de promenade dans cette jolie ville de Bodø pour s’imprégner de l’ambiance et on file récupérer nos bagages pour embarquer sur notre bateau qui vient d’accoster.
Jour 1 : De Bodø à Finnsnes : La découverte du bateau
Ça y’est, il est temps d’embarquer sur notre bateau Hurtigruten et de se mettre en mode croisière arctique ! C’est la toute première fois que je vivais ce genre d’expérience donc je comptais bien en profiter un maximum. Me voilà partie en mode visite du bateau, j’ai le temps en même temps puisque l’on vient de quitter Bodø et que l’on va naviguer toute la nuit jusqu’à Finnsnes. Je vous ai même fait une visite en direct sur Snapchat, mais pour ça, il fallait m’avoir sur Snap et les regarder le jour J, on va donc reprendre brièvement pour ceux qui auraient sécher Snapchat. Le bateau est relativement grand, il peut accueillir 400 personnes sur 5 étages. Ma cabine se situe au 3ème étage au centre du bateau et elle est bien plus confortable que ce que j’avais imaginé. Un canapé, un lit une place, une table, un bureau et une petite salle de bain, c’est sommaire, mais largement suffisant. Et puis, vue sur mer svp ! J’ai passé tellement de temps collée à ce hublot à contempler l’extérieur et ses beaux paysages que c’est un détail important à signaler. Des parties communes se situent un peu partout sur le bateau avec une belle salle de restauration, une salle panoramique tout en haut avec un bar et un autre bar/cafét juste en dessous. On trouve aussi une petite boutique, une salle de sport et même un sauna (que j’ai bien évidemment découvert que le dernier jour). On passe quelques temps en mer entre chaque escale, alors autant quand il fait jour, la ballade sur le pont est un émerveillement à elle seule, autant la nuit, il faut bien trouver de quoi s’occuper. Et il y a de quoi faire. On a environ une belle escale de trois heures par jour, ce qui est bien plus calme que mon rythme habituel mais qu’est ce que cela m’a fait le plus grand bien !
Bonjour les copains de Carnets de Traverse !
Jour 2 : De Finnsnes à Honningsvag : Ballade nocturne en chiens de traîneaux
Après une première nuit sur le bateau, j’étais plutôt rassurée car le bateau a peu bougé et j’ai presque aussi bien dormi qu’à la maison ! Je vous avoue que je n’étais pas peu fière de m’être aussi vite habituée à ce rythme et de ne pas souffrir du mal de mer. On arrive en fin de matinée à Finnsnes où l’on a une escale assez rapide qui me permet tout de même d’aller me balader. La neige est partout et en plus : il ne fait pas spécialement froid. On est plutôt chanceux niveau météo même si le ciel couvert tout au long du voyage ne nous a malheureusement pas permis de voir d’aurore boréales… Mais bon, je n’aurais qu’à revenir. Le temps de capter quelques images de ces jolies maisons blanches, de cette maison à la porte bleue inhabitée et on reprends la mer ! Une escalenous attends à Skerjvoy il me semble : une balade en chiens de traîneaux. Je suis complètement folle de ces chiens et j’étais donc surexcitée quant à cette escale. J’en ai déjà fait en janvier dernier dans mes Alpes chéries (voir cet article) mais j’avais hâte de vivre une nouvelle expérience en terre norvégienne. Malheureusement, il a fait nuit et du coup j’ai trouvé le spectacle bien moins magique et surtout les photos plus difficiles à faire. Mais j’ai tout de même pu faire de gros câlins à ces beaux chiens et vivre une expérience inédite de chiens de traîneaux en pleine nuit ! Ce qui est tout de même plutôt atypique non ?
Jour 3 : De Honningsvag à Kirkenes : Le Cap Nord
La nuit se fait de plus en plus longue… Le jour est de plus en plus court… Le réseau est de plus en plus absent… On monte de plus en plus vers le Nord. Je vous promet, cela fait vraiment tout drôle de regarder où on est sur une carte quand on approche du Cap Nord qui n’est que le point le plus au Nord de notre cher continent. Sur cette escale, on sait qu’il va falloir être productif niveau photographie et même pour photographier dans sa tête ! Ici au Cap Nord, le jour ne se lève pas du 15 novembre au 25 janvier environ. Il y a tout de même du jour grâce à une lueur du soleil qui reflète mais le jour n’est pas franc. La température est glaciale mais le paysage est tout simplement grandiose. On quitte le bateau pour prendre la route direction le Cap Nord et je pense n’avoir jamais été aussi émerveillée par un trajet en bus. Je restais scotchée à ma vitre pour ne louper aucune image, aucune sensation. Cette immensité… Ce blanc à perte de vue… Un désert de neige je vous dis. Je n’ai presque pas de mot tant j’ai été bluffée par ce que j’ai vu ce jour là. On immortalise l’instant avec le fameux globe et on file vite se réchauffer à l’intérieur près du grand sapin en regardant doucement le jour nous abandonner. 1h30 de lueur de jour, c’est déjà énorme ! C’est donc évidemment l’escale à ne pas louper, mais bon, je pense que vous vous en seriez douté.
Jour 4 : De Kirkenes à Hammerfest : Hello Russia !
A peine remise de mes émotions, on repart sur notre bateau et on redescends vers le Sud (le grand sud attention) direction la frontière russe. Là-bas, on y fait une nouvelle ballade le long de la frontière et un guide nous raconte un tas d’anecdotes sur la guerre 39/45 et la guerre froide et cette frontière totalement barricadée et contrôlée des deux côtés. Il nous raconte même que d’en face, on est très certainement en ce moment-même observé par nos amis russes. Le ton est donné et ce petit cours d’histoire improvisé m’a vraiment plu. Le temps de revenir vers le bateau, on visite un village typiquement norvégien et je suis encore une fois en adoration devant leurs maisons colorées, devant tout ce bois et devant ces petites lampes à chaque fenêtre. Pour la petite histoire, le blogueur norvégien avec qui je discute pendant la ballade m’explique la raison de toutes ces lumières allumées. Il y a trois raisons : les journées sont tellement courtes, on allume les lumières pour donner un peu de lumière (c’est le cas de le dire) dans nos journées ; en deux, l’électricité est beaucoup moins chère que chez nous et toutes les ampoules sont basses consommations ; et enfin, les rues sont peu éclairées, donc allumer des lampes aux fenêtres permet d’éclairer un peu la rue. C’est le genre d’anecdote que j’aime beaucoup connaître, ça permet de s’imprégner un peu de la culture, des habitudes de vie et c’est tellement enrichissant.
Jour 5 : De Hammerfest à Tromsø : La plus belle ballade de ma vie
Après cette ballade fort enrichissante, on quitte la frontière russe et on revient sur nos pas car le voyage touche bientôt à sa fin. On repasse par le Cap Nord en pleine nuit et on redescends vers Tromsø. Mais avant de rentrer, on a fait une dernière escale des plus magiques elle aussi ! Je crois que je n’avais jamais vu un tel lever de soleil. Un tel lever ou un tel coucher d’ailleurs, puisque les deux se sont immédiatement suivis, soit 2h de couleurs époustouflantes qui m’ont presque consolée de ne pas avoir vu d’aurores boréales. Hammerfest, tu m’as totalement séduite ! La ville est vraiment jolie et on a pris le bus quelques minutes avant d’aller marcher tout en haut de la montagne pour y découvrir un point de vue exceptionnel. Une marche en mode expédition polaire où mes camarades avaient arboré la tenue avec la veste blanche et les lunettes d’aventuriers. On a de la chance, les températures sont une nouvelle fois très douces, ce qui n’est pas le cas souvent par ici et cela nous permet de prendre le temps de faire nos photos et de profiter de l’instant à fond. Ce fut bien la plus belle ballade que je n’ai jamais fait ! Je suis désolée pour les superlatifs, mais ce voyage, c’est le voyage d’une vie, il est obligé d’être bourré de superlatifs !
Pour en savoir plus sur Hurtigruten : Sachez qu’Hurtigruten ne propose pas seulement des croisières en Norvège, ses beaux bateaux nous emmènent aussi bien plus haut comme au Spitzberg (île à droite du Groenland), au Groenland ou en Antarctique voir des ours polaires. N’hésitez pas à m’envoyer un petit mail si vous avez d’autres questions quant à ce voyage, j’ai essayé de tout vous dire mais il y en avait tellement à raconter que j’ai surement oublié certains points. Ah oui, très important, on y mange très très très bien. Oui, oui, c’est important et le voyage tout compris coûte environ 3000 euros. Je m’excuse aussi pour le nombre de photos mais je n’ai pas réussi à choisir. Un article donc un peu long mais qui je l’espère vous plaira tout de même et vous fera voyager !
Je suis donc rentrée totalement émerveillée par ce que j’ai pu voir… Tant d’immensité, tant de neige à perte de vue, au Cap Nord, je me serai presque crue sur la Lune. Je vous avoue que j’ai un peu de mal à trouver mes mots pour décrire ce voyage tant il m’a profondément marquée. Le voyage d’une vie que l’on m’avait dit avant de partir ! Je suis d’accord et je pense n’être jamais rentrée de voyage aussi sereine et reposée que cette fois-là. Merci Hurtigruten pour ce voyage hors du temps et merci à vous de me permettre de vivre d’aussi belles aventures (parce que pour le coup, là, c’était une vraie aventure) !
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