Ne jamais dire jamais

19 février 2015

une copie

Il y a un tas de choses que l’on pense ne jamais faire, que l’on espère ne jamais dire, des limites que l’on est sur de ne jamais dépasser. Ce mot jamais est tellement fort. On l’emploie à tort et à travers. On se persuade de son sens. On imagine que l’on maîtrise son sens, que c’est nous qui choisissons de ne pas franchir les limites. Mais quand la vie prends le dessus, quand le blog nous change petit à petit, quand pendant des mois c’est la seule chose qui nous réussit vraiment, quand on oublie un peu ce qui se passe autour ; certains jamais rentrent dans notre quotidien et je me rends bien compte aujourd’hui qu’il ne faut jamais, oh grand jamais, dire jamais.

Voici une liste de ces choses que je ne m’étais juré de ne jamais laisser arriver…

  • Jamais ce blog ne passera avant ma vie « réelle »
  • Jamais ma vie sera rythmée par le prochain sujet à écrire ou la prochaine photo à prendre
  • Jamais Instagram ne deviendra une drogue
  • Jamais je ferai trois nuits blanches pour programmer les articles de ma semaine de vacances
  • Jamais ce blog ou la prise de photos ne seront source de conflit avec mes proches
  • Jamais je ressentirai cette sensation de cœur qui ralentit car le blog bug
  • Jamais je n’irai dans une rue juste pour une photo Instagram
  • Jamais je ne passerai dix ans à mettre en scène mon petit déjeuner juste pour une photo Instragram
  • Jamais bloguer ne deviendra une corvée et une obligation
  • Jamais je ne serai dépendante de quoi que ce soit et encore moins d’un support web et fictif

Pourtant, certains de ces jamais deviennent notre quotidien. Sans que je n’ai trop eu le temps d’y faire attention. Ces jamais m’ont dépassée. Pour ma défense, le chômage les a bien aidé à s’installer. C’est plutôt flippant de prendre conscience que l’on est dépendant de quelque chose de si superficiel. J’ai l’impression de ne plus voir qu’à travers mon blog. Je ne profite plus d’un instant sans penser à comment je pourrais en parler ou à quelle photo je pourrais prendre. Vous m’avez tellement aidée à gagner en confiance en moi, j’ai tellement vécu de choses extraordinaires grâce au blog que j’ai l’impression de vous être redevable. Que vous allez m’en vouloir si je ne publie pas pendant 4 jours par ici. Et qu’une petite photo, au moins pour Insta, c’est rien, ça ne me coûte rien, que je vous dois bien ça. Mais depuis un an, j’en oublie parfois simplement de vivre ou de vivre un instant pour moi sans pour autant le partager et scruter le nombre de likes qu’il occasionnera. Une partie de ma tête est sans arrêt connectée, nuit et jour, pour remplir mon quota quotidien Instagram, il faut trouver le détail, mettre en scène, créer l’événement, se faire un thé pour la photo, aller dans cette ruelle pour la photo, attendre avant de dîner pour la photo, et inconsciemment demander à ses proches de suivre. Oh, les pauvres proches des blogueuses, photographe ou amis, qu’est ce qu’on ne leur fait pas subir. Ils mériteraient autant de reconnaissance que la blogueuse elle-même.

Maintenant que j’ai bel et bien pris conscience de ma dépendance à ce blog et aux réseaux qui l’accompagnent, il me faut me soigner petit à petit. Réapprendre à vivre pour moi seulement par moment. Je prendrai peut-être quelques jours de vacances par ici. Comme pour me prouver à moi-même que j’en suis capable. Comme pour me prouver à moi-même que je suis autre chose que « Elles en parlent ». Comme pour retrouver mes amis, ma famille, ma vie réelle. Ça peut vous paraître complètement fou, mais l’hyper connexion monte vite à la tête et nous fait perdre le sens des réalités. Je pensais pourtant être plus forte que ça… Et quand je reviendrai, ça ne sera pas par obligation, ce ne sera pas pour faire la Une Hellocoton, mais par simple envie de me vider la tête et de m’amuser, comme au début. Attention, je ne dis pas que je ne m’amuse pas en ce moment et je ne dénigre en aucun cas le blogging et toute sa magie, loin de là. Je m’amuse plus sur ce support que je ne suis jamais autant amusée de ma vie. Mais j’en suis trop dépendante. Voilà tout. Je reviendrai donc dans 2, 4 ou 7 jours en gardant en tête que ce blog ne doit plus jamais me couper de la vie réelle. Le seul jamais pour lequel je me battrais désormais.

Un dernier jamais qui m’a initialement inspirée ce look et le titre de cet article : Jamais je ne porterai une énorme veste en fausse fourrure. Mais ce jamais là, bien plus superficiel, je ne m’en veux pas de l’avoir dépassé. Merci encore à ma jolie Jess pour le prêt de cette petite beauté. Et merci Maman pour ce joli cadeau de Noël : mon sac Leather Satchel rouge dont je rêvais depuis longtemps. Un look pour le reste plutôt simple qui m’a, comme vous avez pu le voir, plus inspiré un petit instant phlio qu’un blablatage look. Mais par moment, ça fait du bien aussi. A très vite mes lecteurs et surtout lectrices adorées, je ne m’absenterai pas trop longtemps, c’est promis.

Photos : Modasic.

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Sac Leather Satchel via Asos (soldé en camel)
Jean noir Asos
Pull Mango (similaire)
Manteau Topshop (emprunté à Jess)
Montre Daniel Wellington*
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