Mon Business Model de blogueuse

Oh je sens que ce titre déjà va susciter quelques réactions et risque de ne pas plaire à tout le monde mais je suis connue pour ma transparence et ça fait très longtemps que j’ai envie d’aborder ce sujet un peu sensible (surtout en France), alors je me lance : Comment les blogueuses gagnent-elles leurs vies ? (et surtout moi, je ne parlerai que de mon expérience personnelle qui n’est sûrement pas une généralité mais qui pourra déjà vous aider à imaginer comment cela se passe). Quelles sont les sources de rémunérations ? Comment se passent les partenariats ? Quelles sont les charges ? Quel statut avons-nous ? Et donc quelle notion d’argent se cache derrière le merveilleux monde des blogs ?

En gros, je vais essayer de vous expliquer simplement comment on vit et sur quel business model on se base (chouette de retrouver des termes qui me rappellent l’école – pour ceux qui ne connaitraient pas ce terme, le business model c’est le modèle d’affaire qu’un entrepreneur va par exemple présenter à une banque pour prouver la rentabilité de son projet et obtenir un prêt). Chaque entrepreneur travaille donc son business model avant de se lancer, mais en gros, c’est comment on va être rentable et gagner notre vie. Bon, côté blog, je ne pense pas que l’on soit beaucoup à l’avoir réfléchi avant de se lancer, ça s’est souvent plutôt fait tout seul, mais petit à petit, il s’est construit, et je suis fière d’aujourd’hui pouvoir gagner ma vie avec mon blog. Alors, pour les curieux sains ou malsains, pour les intéressés ou pour le commun des mortels tout court, et même mes parents qui ont encore du mal à comprendre comment je vis, je vais aujourd’hui vous parler d’argent. Oui, je sais bien, l’argent dérange. Rien qu’aborder ce sujet dérange. Mais pourquoi d’ailleurs ? C’est typiquement français cette honte de parler d’argent et cette gêne d’en gagner ! Et ça, pour le coup, cela m’a toujours dérangée. Parce que ce n’est pas parce qu’on gagne de l’argent que ce que l’on fait est mauvais ou plus aussi authentique qu’avant. Je suis sûrement un peu plus anglophone sur ce terrain là, j’estime que tout travaille mérite salaire et qu’il n’y a aucune honte de vivre de son blog. C’est un vrai job, un job à temps plein plus proche des 70 heures par semaine que des 35h. Un job où il faut sans cesse se réinventer, se remettre en question, ne pas compter ses heures, faire preuve de créativité, rester humble, impliquer ses proches, ne pas perdre son objectivité, donner, se dépasser. Un job de passion. Alors, oui, je suis fière d’en faire aujourd’hui mon métier !

1 – Devenir blogueuse n’était pas un choix de carrière

Mais avant toute chose… Comment suis-je devenue blogueuse ? L’idée n’est pas ici de vous redonner tout mon parcours scolaire et professionnel (je l’avais fait dans cet article si ça vous intéresse), mais il est pour moi important de souligner que peu de blogueuses « pro » le sont aujourd’hui par choix. On a toutes ouvert un blog « comme ça », « juste pour voir » avec une activité parallèle. Pour ma part, c’était en 2012. J’étais en école de commerce et j’avais envie de laisser ma petite patte à moi sur le web. Déjà accro au shopping, je finissais tous mes mois dans le rouge et j’avais peut-être envie de me trouver une excuse. Je suivais beaucoup de blogs et notamment celui d’Emilie (The Brunette) et celui de Laura (Laura loves clothes), désormais devenue une amie. On est tous inspiré par quelqu’un et pour ma part, ce sont elles qui m’ont le plus donné envie de créer mon blog. Mon master avait une spécialisation digital marketing donc le blogging n’est pas complètement opposé à mon secteur professionnel initial, mais certaines ont des métiers très éloignés du web ou de la mode. Ce n’est pas la majorité mais cela arrive. Après, quand on est dans un secteur proche, c’est tout de même plus facile. Pendant mes études, et après elles, j’ai été assistante marketing, chargée de communication puis chef de projet digital. J’ai  géré la création de sites web ou des relations presse, j’ai créé des documents visuels ou commerciaux, j’ai écrit pour de nombreux intranets ou journaux, j’ai dirigé des réunions et des groupes de travail, j’ai réfléchi à des stratégies digitales… Bref, en 7 ans d’expériences dans des boulots « classiques », j’ai eu le temps d’accumuler un certain nombre de compétences qui me servent chaque jour et surtout j’ai du apprendre à m’organiser. Et l‘organisation est bien le maître-mot de la gestion d’un blog… Cela prend du temps. Cela prend un temps fou ! Mais c’est gérable avec un boulot à côté, il faut juste ne jamais mesurer son investissement et le faire par passion et jamais par obligation.

Pendant 4 ans, j’ai donc géré « boulot classique » et blog en bossant un nombre d’heures incalculable. Sans même imaginer une seconde que je ne ferai plus que mon blog un jour d’ailleurs. Mais je n’avais même pas tant que ça l’impression de bosser… Mon blog m’apportait déjà tellement ! Vous m’apportiez déjà tellement. C’était logique de lui rendre et de vous rendre autant de temps. C’est surtout la dernière année avant le lancement en freelance qui a été riche en heures de boulot.  Ma journée classique : une heure de boulot sur le blog le matin, au moins 1h30 le midi et 3h le soir. Soit 5h30 minimum par jour en semaine auxquelles s’ajoutaient mes 7h de « boulot classique ». Vous imaginez bien que je ne déjeunais qu’un midi par semaine et que même le soir, c’était « grignotage ». Et le week-end, je n’avais tout simplement pas de week-end. Tout comme les vacances. Les seules que j’ai posé pendant un an et demi avant le free-lance étaient pour partir en voyage presse. Et jamais je ne m’en plaindrai, mais c’était réellement épuisant parce qu’en voyage presse, on est TOUT sauf en vacances. Le rythme est soutenu, les journées chronométrées et les rendus exigés. Cela fait rêver d’un oeil extérieur mais vous imaginez bien qu’une photo dans la piscine ne traduit pas 2h de baignade mais plutôt 15mn de shooting pour avoir LA photo. Mais ça me plaisait, je me sentais on ne peut plus épanouie car je réalisais la chance que j’avais déjà de vivre tant de choses extraordinaires grâce à mon blog. Je pensais sincèrement que ce rythme durerait longtemps. Je le pensais jusqu’en mars dernier. A cette époque, j’étais heureuse, mais exténuée. Je craquais pour un rien, j’avais juste envie de souffler et j’ai réalisé que cela commençait à devenir vraiment compliqué… Ma santé commençait à me faire défaut et il y avait du nouveau dans ma vie : l’amoureux. Et mine de rien, ça prends du temps un amoureux ! Il allait falloir faire un choix : le blog ou un job classique. La sécurité de l’emploi ou le grand saut de la passion. Mon CDD se terminant fin juin, c’était soit j’avais les revenus pour continuer et j’arrêtais mon boulot, soit je n’avais pas les revenus et j’arrêtais le blog. Tout simplement. Ma santé physique, mentale et mon couple étaient en jeu… Mener une double vie professionnelle comme je le faisais à l’époque, ça marche quelques années mais à un moment le corps nous lâche. Et ma bonne étoile était avec moi, j’étais parfaitement dans mes frais en juin dernier et j’arrivais à avoir les mêmes revenus grâce au blog qu’avec mon job donc il était temps de tenter l’aventure ! Et quelle aventure.

De l’auto-entreprise à la SARL

J’ai donc quitté mon job et je me suis lancée à temps plein sur le blog. Finalement, je ne travaille pas moins d’heures dans la semaine mais je suis concentrée sur un seul projet : le blog et vous. Mon cerveau n’a plus a switcher en permanence entre mes projets GMF et mes projets blog. Et ça fait du bien ! Même si je bosse autant d’heures, je me sens tout de même plus apaisée, plus sereine et moins dépassée. « A l’époque », j’étais en auto-entreprise mais j’ai récemment changé de statut et je vous en ai brièvement parlé la semaine dernière sur les réseaux. C’est primordial d’avoir le bon statut et de déclarer chaque euro gagné grâce au blog lorsqu’il y en a donc j’ai trouvé ça important de vous faire un petit paragraphe sur le sujet. J’ai eu le statut d’auto-entreprise pendant 3 ans et depuis peu, j’ai créé ma SARL car mes rentrées d’argent sont régulières et qu’il était temps d’avoir un statut plus stable. L’auto-entreprise est un merveilleux moyen pour commencer et idéal quand on combine son blog à une autre activité professionnelle. C’est simple à créer et simple à gérer au quotidien mais quand le blog devient une activité à temps plein, le statut d’auto-entrepreneur ne suffit plus. En tout cas, moi, il ne me suffisait plus. Au-delà du plafond annuel à ne pas dépasser, j’aimerai tout simplement être propriétaire un jour, ou maman. Et si je gardais le statut d’auto-entreprise, j’avais très peu de chances d’obtenir un prêt, et encore moins d’avoir des aides conséquentes en congé maternité. Je dois tout de même cotiser seule pour ma retraite et pour un éventuel chômage, mais j’ai tout de même plus d’aides et je me sens plus en sécurité. Mais créer sa SARL, c’est tout de même bien plus flippant car l’engagement n’est pas le même… Maintenant qu’Elles en parlent est une entreprise à part entière, j’ai moins le droit à l’erreur et mon engagement doit être encore plus conséquent. Mais je vous avoue que je suis vraiment fière d’en arriver là. Et je vous en remercierai jamais assez.

2 – Les différentes rentrées d’argent

Maintenant que je vous ai expliqué brièvement comment j’était devenue « blogueuse pro » il est temps de rentrer dans le vif du sujet et vous présenter les différentes rentrées d’argent qui peuvent exister dans le monde du blogging et surtout celles qui me font vivre personnellement.

Les partenariats

La première source de revenus est évidemment les partenariats. De toutes sortes, ils sont loin d’être tous rémunérés et les premières années de mon blog, je n’ai jamais eu un seul partenariat rémunéré. Mais à mesure que l’audience du blog augmente, les propositions de partenariats sont de plus en plus nombreuses et de plus en plus exigeantes donc il arrive que l’on soit payés pour écrire un article sur un produit, un service ou un évènement. Il arrive aussi que l’on soit payés pour poster une photo sur Instagram. La première question que l’on m’a posé à ce sujet est comment les partenariats arrivent-ils à moi et comment je fais pour être payée car les marques répondent souvent « qu’il n’y a pas de budget ». C’est totalement vrai mais cela évolue. Les blogs sont un nouveau média donc les entreprises s’adaptent petit à petit mais beaucoup sont encore très frileuses sur le sujet et n’investissent qu’en offrant des produits ou en invitant. D’autre ont des budgets mais elles ne les accordent qu’aux blogs qu’elles estiment méritant de ces budgets. Mais comment ils arrivent ces partenariats ?  Alors, déjà, certaines blogueuses ont des agents personnels ou sont rattachées à des agences qui gèrent plusieurs blogueuses. Ces agences ou agents font le lien entre les marques et la blogueuse et négocient, acceptent ou refusent les propositions faites à la blogueuse. Elle peut bien évidemment refuser par la suite mais elle ne gère pas la totalité et les partenariats ne lui arrivent pas directement. Je ne suis personnellement rattachée à aucune agence ni aucun agent mais je travaille avec un tas d’agences ou de marques en direct qui me proposent des partenariats. J’aime garder la main mise sur tout ce que je fais et accepter parfois des « opé » sans budget alors que je sais que la marque en a parce que j’adore ce qu’elle fait ! Là où une agence m’aurait sûrement conseillé de refuser. Je gère donc toute seule mes projets et j’ai la chance d’avoir des partenariats qui viennent tout seul à moi. Je n’ai pas à démarcher, j’ai largement de quoi faire avec ce que je reçois. Il faut savoir que je refuse environ 90% des partenariats que l’on me propose, rémunérés ou non. Quand j’accepte, c’est vraiment parce que le produit ou le sujet me plaît, quelle que soit la rémunération. Et que je sois rémunérée ou pas, je garde ma transparence et mon objectivité. La rémunération ne change en rien ma ligne éditoriale, elle me permet juste de consacrer plus de temps à un article et de m’investir d’avantage.

COMBIEN ÇA COÛTE ? Parlons peu, parlons chiffres et parlons budgets. Il  existe un tas de partenariats différents et donc un tas de budgets différents mais le plus classique est la mise en avant d’un produit au sein d’un article. A savoir que pour ce genre d’article, une mention est précisée en bas de mon article : « Article réalisé dans le cadre d’une collaboration avec … ». Des posts Instagram peuvent aussi être produits dans le cadre d’une collaboration, il faut alors ajouter la mention #ad ou #collaboration dans la légende de son post. La loi nous oblige à la transparence, et tant mieux. La rémunération de ces articles ou de ces posts dépend dans un premier temps des blogs et de leur visibilité, mais aussi de la notoriété de la marque et de son budget communication. Car oui, le relais sur un blog n’est rien d’autres qu’un relais de communication pour une marque. Quand elle sort un nouveau produit, elle va, par exemple, prévoir 50K€ pour la pub TV, 20k€ pour la presse et 10k€ pour les blogs. Les blogs sont aujourd’hui un nouveau canal de communication inclus dans les plans media des marques. Là où elle paiera une fortune un spot TV il est logique qu’un jour elle finisse par rémunérer un article à son sujet sur un blog, et ce n’est pas pour autant que l’article perdra son objectivité. Je ne parlerai donc que de mes tarifs car je ne connais pas ceux des autres mais j’imagine que certaines sont payées bien plus et d’autres bien moins. Personnellement, je suis en moyenne payée 1300€ pour un article sponsorisé relayé sur les réseaux sociaux (aujourd’hui en avril 2017 – les tarifs évoluent régulièrement). Ce tarif peut varier et être plus élevé ou plus bas selon les marques. J’accepte des budgets plus bas pour des marques qui se lancent et peut les augmenter sur une période de forte affluence. J’écris aussi bien évidemment parfois sans budget. Pour certains autres articles, il y a aura des contrats à l’année avec plusieurs articles. Dans ces moments là, le tarif est lissé sur l’année et l’article « coûte » moins cher mais cela peut nous permettre de se projeter sur du plus long terme, ce qui est rare dans ce milieu. 1300€ pour la publication d’un article, cela peut paraître démesuré et je sais que ce chiffre va en faire hurler plus d’un mais il faut savoir qu’il y a un vrai boulot derrière et que je suis rémunérée pour ma proposition créative et pour ma visibilité. Ainsi, il y a un an, mon budget moyen était bien plus bas car j’étais moins « suivie » mais pourtant, le temps passé sur un article était le même. Cela peut monter très vite, ou ne jamais monter ou baisser tout aussi vite. Certaines bosseront toute leur vie leur blog pour ne jamais gagner un euro… Mais ça, on ne peut malheureusement pas l’anticiper.

ET COMMENT ÇA SE PASSE CONCRÈTEMENT ? Pour des partenariats classiques de mise en avant de produit, il faut savoir qu’il y a plusieurs jours de boulot derrière. Vous ne voyez sur le blog que la partie immergée de l’iceberg. Le plus souvent, c’est une agence qui nous propose un partenariat pour telle marque qu’ils représentent. On est parfois contactés en direct par les marques, en moyenne 1 mois et demi avant la date de publication de l’article. Comme dans le monde la pub, on reçoit très souvent dans un premier temps un brief nous présentant le contexte, la campagne, le budget, le descriptif du produit et ce que l’on attends de nous (nombre de posts, planning, ton, format vidéo ou photo). A nous de voir si ce brief nous correspond, si le produit nous plaît, s’il est dans notre univers et de voir comment on pourrait y répondre. L’idée n’est pas de placer des produits là comme ça mais bien de réfléchir à la façon dont on va le placer et surtout d’être convaincus que le produit est cohérent avec notre ligne éditoriale. Si ça nous plaît et que c’est cohérent, on envoie nos intentions créatives à l’agence. C’est ce que l’on imagine pour l’article tant côté visuel que côté texte. Il faut nous vendre et prouver qu’on a des idées pour répondre au brief. Elles ne sont pas toujours validées du premier coup mais après quelques échanges, c’est sur ces intentions que notre boulot commence. A nous de trouver le lieu, le décor, le photographe, les accessoires pour organiser le plus chouette shooting possible et répondre au brief de la marque tout en restant dans notre univers et en respectant les délais qui peuvent parfois être très serrés. On soumet parfois notre article pour validation à la marque avant de le publier mais on ne m’a jamais fait changé le contenu. Il s’agit plutôt de s’assurer que l’on a pas dit de grosse erreur, si l’orthographe est correcte, si les lois sont respectés (lois strictes lors des partenariats avec des marques d’alcool par exemple, il m’est arrivé d’avoir à refaire des photos plusieurs fois pour être dans les clous). Quand tout est validé, il ne nous reste plus qu’à publier !

MAIS ENCORE ? Les partenariats via des articles sur le blog ou des photos Instagram sont les principaux mais ce ne sont pas les seuls.On peut aussi être rémunérés pour être présent à un évènement et le relayer sur les réseaux sociaux, pour intervenir dans une conférence et partager son expérience, pour mettre en place un concours, et même pour voyager (je n’ai pas encore eu cette chance mais les blogueurs dédiés au voyage si). C’est vraiment divers et aucun mois ne se ressemble car aucun partenariat ne se ressemble. C’est ce qui me plaît le plus dans mon boulot ! Je réalise en moyenne depuis 6 mois, trois à quatre partenariats de tous types par mois, ce qui peut donner de très beaux mois à 5000€ ou d’autres moins beaux à 1000€. Ces chiffres sont les contrats que l’on signe, les revenus arrivent en moyenne trois mois après et sont évidemment victimes de charges. Je ne gagne donc jamais 5000€ cash par mois. Un jour peut-être…

L’affiliation

Autre source de revenus pour 80% des blogueuses : l’affiliation. Mais qu’est-ce que l’affiliation ? C’est la commission que l’on touche quand des lectrices achètent des produits en étant passées par notre blog. Toutes les marques ne sont pas inscrites sur des plateformes d’affiliation donc tous les liens que l’on partage ne nous permettent pas de gagner de l’argent, bien au contraire. Mais on touche une commission sur un grand nombre de produits que l’on poste, ce qui permet à beaucoup d’arrondir nos fins de mois. Les listes de produits de mes catégories « Shopping » sont en général des listes générées sur des plateformes d’affiliation. Ce sont ces plateformes comme RewardStyle qui nous permettent d’insérer tous ces produits côte à côte avec les liens « cliquables », ce qui est particulièrement esthétique et rendu très facile par ces plateformes. En plus de gagner un peu de sous, la création de wishlist est donc facilitée pour vous permettre de retrouver rapidement des produits qui vous aurait plu sur nous. Je fais de l’affiliation depuis des années et je crois que ça a été mon premier revenu mais c’est loin d’être mon revenu principal. C’est un revenu complémentaire qui me permet de gagner entre 300 et 500€ par mois en moyenne. Ne pensez pas pour autant que l’on se sert de vous pour gagner des euros, on passe du temps à créer ses wishlists dans notre univers, à trouver le lien des produits, à chercher des produits similaires et à photographier des looks pour vous inspirer. Et vous ne payez pas un euro de plus quand vous achetez vos produits en étant passé par notre blog, la marque nous remercie juste d’avoir relayé son produit et nous récompense en fonction. Ce que l’on touche par produit est faible, en moyenne 6% du prix de l’article soit 1,80€ euro pour un article à 30 euros. Mais sur la somme, ça peut faire un chouette complètement de revenu en effet !

Les activités annexes

Enfin, certaines d’entres nous ont des activités annexes qui nous permettent d’avoir des rentrées d’argent supplémentaires par sécurité ou passion supplémentaire. Pour ma part, j’ai créé Les Jolies Choses en novembre 2015, un bébé e-shop au sein duquel je pense la totalité des produits et les fais créer par des créateurs. Pour connaître toutes les raisons qui m’ont poussé à créer cet e-shop, vous pouvez relire l’article écrit au lancement mais en gros, j’ai toujours rêvé d’avoir ma petite boutique à moi et grâce au blog, j’ai maintenant un réseau qui me permet de créer des produits sur-mesure alors autant en profiter pour réaliser mon rêve d’enfant. Là encore, je ne pourrais pas vivre de cette activité seule, mise à part à Noël peut-être. Mais bon, cela ne dure qu’un mois dans l’année et vu la difficulté à gérer seule tous les envois, la gestion des stocks, le SAV… Je suis bien contente que décembre ne soit qu’un mois dans l’année ! Plus sérieusement, j’adore Les Jolies Choses et je suis très heureuse de le voir grandir chaque jour mais je n’ai pas envie que cela devienne mon activité principale. C’est une activité complémentaire qui me permet d’avoir ma boutique à moi, d’être moins dépendante de mon blog et de vous proposer les produits dont j’ai toujours rêvé en les faisant faire sur-mesure. Et ça, c’est vraiment chouette. Alors si en plus ça me fait une nouvelle rentrée d’argent, je ne vais pas m’en plaindre.

Bilan

Pour être totalement transparente avec vous et pour m’aider à faire le bilan de mes premiers mois de blogging en activité principale, j’ai fait la moyenne de mes entrées d’argent partenariats de ces 6 derniers mois et j’ai obtenu 4500 euros par mois. Si l’on ajoute ce que j’ai gagné en affiliation et sur Les Jolies Choses, j’ai un chiffre d’affaires moyen de 5500€ par mois ces 6 derniers mois. Mais attention, c’est un chiffre d’affaires et pas ce que je touche dans mon portefeuille. Il y a bien évidemment énormément de charges et d’investissements derrière un blog. On en parle du coup de ces charges ?

3 – Les nombreuses charges

Mes investissements

Appareil photo, objectif, iPhone, batterie externe, trépied, drone, fond de studio photo, ordinateur… Rien qu’en matériel iTech, je n’ose même pas compter combien j’ai investi ces dernières années, ça se compte en milliers d’euros. A savoir qu’avant de quitter mon job, je ne touchais presque pas à l’argent que je gagnais sur le blog. J’investissais tout dans du matériel pour le blog ou je mettais de côté. Ce qui me permet aujourd’hui d’être bien équipée et d’avoir une réserve financière. Créer du contenu de qualité n’est pas gratuit et chaque rentrée d’argent permet de mettre de côté pour un nouvel investissement, quand on gère un blog comme quand on gère une entreprise classique. En moyenne, je consacre environ 15% de mes revenus à de l’investissement pour le blog soit environ 800€ par mois. Par exmeple, en ce mois de mars, j’ai par exemple investi dans un nouveau drone : le DJI Mavic Pro et je suis plutôt à 20% du CA réinvesti que 15 mais promis je serai plus sage en avril.

Mes charges quotidiennes

Ensuite, il y a des charges sur le blog et pour Les Jolies Choses. Dans un premier temps, il y a les charges de personnel : photographe, vidéaste, webdesigner, infogérant, comptable et depuis peu une assistante sur-mesure qui m’aide sur l’ensemble de mes projets. Ca fait tout de même un sacré budget, en moyenne 700€ par mois. Ensuite, il y a des charges en accessoires. J’achète chaque jour beaucoup de choses pour des projets rémunérés ou non. Par exemple, quand je suis allée en Provence l’an dernier faire les photos dans les champs de lavande, il fallait acheter la jolie robe, la bouteille d’hélium, les ballons, louer une voiture, payer le train, l’hôtel… Ce shooting que vous aviez adoré m’a coûté cher et je l’ai réalisé à titre perso . Côté accessoires du coup, j’ai un budget ballons/fleurs/décos d’environ 200€ par mois. Il y a aussi des charges informatiques pour mes différents sites : nom de domaine, hébergement pour chacun des deux pour un budget de 100€ par mois. Enfin, pour ce qui est des Jolies Choses, j’achètent en général les produits pour les revendre mais comme ce sont des création sur-mesure, je paye aussi la réalisation des prototypes ou des moulages pour les bijoux par exemple. Pour 500€ gagnés sur un mois, j’ai en moyenne 250€ de bénéfices, soit 250€ de charges supplémentaires.

Si l’on additionne ces différents pôles de dépenses, ce sont donc environ 1150€ de charges mensuels + les investissements de 800 euros, cela fait 3550€ de bénéfices sur mon chiffre d’affaires.

Mes charges professionnelles

Mais on ne touche malheureusement pas directement tous nos bénéfices. Autres charges très importantes en France, les charges prélevées par notre cher Etat qui varient selon notre statut. Par exemple, en auto-entreprise, c’est plutôt simple : on ne différencie pas Chiffre d’Affaires et bénéfices, on paie environ 25% de tout ce que l’on gagne en charges. Et on est pas soumis à la TVA donc on ne la touche mais mais on ne la reverse pas non plus. Sur 1000 euros gagnés en septembre dernier par exemple, je donnais systématiquement 250 euros à l’Etat. Depuis que je suis en SARL, j’ai un comptable qui gère tout ça pour moi donc je ne maitrise pas parfaitement le montant de mes charges mais je sais qu’il vaut mieux se verser le minimum de salaire possible car c’est sur ce salaire que l’on est taxés à 50%. Admettons que je veuille me verser les 3550€ gagnés par Elles en parlent, j’en toucherai 1675. L’avantage maintenant, c’est que j’ai la possibilité de récupérer la TVA sur mes investissements par exemple mais je vous avoue que je ne suis pas encore bien calée sur le sujet. Tout ce que je sais, c’est que comme toute entreprise, je vais être largement taxée.

Bilan financier

Avec le changement de statut et les nouvelles charges que j’ai depuis janvier, je ne peux pas faire une moyenne de revenus mais ce dont je suis sure, c’est que l’on est loin des 5500€ encaissés en CA. Je pense avoir touché en moyenne 2500€ par mois sur ces 6 derniers mois (avant impôts). Sur chaque chiffre que l’on m’annonce sur un partenariat, je considère donc environ 50% de ce chiffre en salaire et en général ça se vérifie. J’attends la fin de l’année pour faire un bilan financier après un an de SARL car j’aurais plus de recul mais je pense que vous donner quelques chiffres rend les choses plus concrètes même s’ils ne ont pas tous à prendre au pied de la lettre. Mon ressenti pour le moment est que je gagne bien ma vie, j’en suis consciente, mais mon salaire est à peu de choses près le même que celui que j’avais avant avec un job classique. Avec le double d’heures de boulot qu’un job classique. Bon, j’ai beaucoup d’avantages en nature et un immense nombre de cadeaux mais ça ne permet pas d’économiser pour s’acheter un appart les cadeaux. Et le plus difficile est d’arriver à se définir un revenu fixe en mettant de côté les beaux mois pour être à l’aise les plus petits mois. Et je vous avoue que sur ce point, j’ai encore beaucoup de boulot ! C’est compliqué à gérer quand on a toujours été habitué à avoir un salaire fixe qui tombe tout les 28 du mois. Mais encore une fois, je ne me plains pas du tout, je vous explique juste l’envers du décor.

4 – 7 mois après le lancement…

Mon bilan est actuellement on ne peut plus positif ! Sur le plan financier déjà dans un premier temps, je n’ai pas un seul mois ressenti des difficultés, et ça, mine de rien, c’est le plus important sur un bilan… J’ai gardé le même niveau de vie alors que je fais ce que j’aime le plus au monde. Le rêve non ? Bien évidemment, je ressens un stress constant que cela ne dure pas. Car c’est impossible de se projeter et rien ne me dit que j’aurais autant de partenariats les prochains mois ou que Les Jolies Choses vous plairont toujours autant… Je vous avoue que j’ai beaucoup de mal à gérer cette pression financière car c’est la première fois de ma vie que je n’ai pas un revenu fixe et on est parfois tenté de dire oui à un partenariat qui nous convient pas parfaitement parce qu’on est dans le rouge. Cela m’est déjà arrivé et cela m’arrivera encore, il arrive à tout le monde de se planter mais je ne voudrais pas gâcher tout ce que j’ai créé. Mais depuis début janvier, j’essaie de prendre du recul et de vivre au jour le jour. Je prends ce que j’ai à prendre et si demain ça ne marche plus, je retrouverai un job classique et puis c’est tout, j’aurais tout de même vécu une aventure magique.

Sur le plan mental, je me sens relativement sereine et fière de mon parcours et fière de pouvoir garder ma plume et mon authenticité en vivant du blog. J’avais si peur de me perdre et surtout de vous perdre quand je me suis lancée ! Et finalement, je pense avoir réussi à garder mon humilité et à trouver mon équilibre et vous avez l’air plutôt bien réceptives à mes différents partenariats. Je ne veux surtout pas vous décevoir car vous m’apportez tellement ! Cela n’a pas été facile tous les jours car je prends encore et toujours à coeur les moindres attaques et même s’il y en a peu, il y en a encore. Et j’aimerai passer au-dessus mais ce n’est pas si facile. Ce problème à ma foutue « confiance en moi » qui m’oblige chaque jour à me remettre encore plus en question et à ne pas avoir honte de gagner ma vie en étant blogueuse. Je crois qu’une de mes raisons d’écrire cet article était de crédibiliser d’avantage mon métier pour l’assumer un peu plus car il s’agit d’un vrai métier où l’on endosse une multitude de casquettes : chef d’entreprise, rédacteur, photographe, comptable, directrice artistique, graphiste, community manager, commercial… Et j’en oublie sûrement. Ce n’est pas une lubie. Ce sont des heures de boulot et tout travail mérite salaire ! Il ne devrait pas y avoir tant de tabous au sujet de l’argent dans ce milieu. L’argent est partout et tant qu’on arrive à ne pas s’oublier et à ne pas perdre ses valeurs, où est le mal ? Je sais que certaines blogueuses gagnent bien plus que moi et je suis si heureuse et si fière d’elles ! Fière que notre métier soit de plus en plus reconnu et que l’on puisse continuer à prouver que l’on peut vivre de sa passion.

C’est un peu ça être blogueuse, c’est avoir fait de sa vie un rêve et vivre de son rêve pour vous faire rêver…

Que l’aventure continue !