Sa 18ème bougie

Une journée mais deux significations. Une journée importante. La plus importante. Nos 365 jours d’amour. Sa 18ème bougie… C’est fou que deux moments si importants tombent pile le même jour. On parlera surtout aujourd’hui de ma petite soeur (parce qu’on a qu’une seule fois 18 ans et que la famille, c’est le plus important), mais on reviendra sur l’amoureux un peu plus tard (et oui mon petit, tu ne t’en sortiras pas comme ça).

Je me souviens de ce 24 janvier 1999 comme si c’était hier… J’avais même pas 10 ans mais je réalisais que ma vie allait être changée à jamais avec l’arrivée de ce petit être sans cheveux qui m’a longuement intimidée. Elle était tout de même un peu plus bruyante que mes poupées et j’avais peur de la casser. Mais en grande soeur modèle que je voulais être, j’ai très vite pris mes marques en essayant d’aider maman au mieux en m’occupant de ce petit bout. S’en suivent des milliers de souvenirs, des plus complices aux plus chamailleurs. Des plus gros fous rires aux plus grandes engueulades. D’un amour infini à des instants de haine. Notre relation n’a pas toujours été parfaite, quelle relation fraternelle peut se dire parfaite ? Mais je n’ai jamais cessé de l’aimer, de croire en elle et de croire en nous. Même quand elle faisait sa peste, je l’aimais plus que tout. Si je ne devais me souvenir que d’un seul moment triste ? Ses larmes quand je lui ai dit que je partais faire mes études à Montpellier. Si je ne devais me souvenir que d’un seul moment heureux ? Son sourire qui en disait si long lors de notre premier voyage à Londres il y a bientôt 3 ans. Et si je pouvais créer un futur souvenir ? Sa présence à mes côtés même quand on aura 50 ans.

18 ans aujourd’hui. 18 ans ! Je crois que je ne me suis jamais pris une aussi grande claque (j’imagine donc pas celle que maman a du se prendre en réalisant ça ce matin au réveil). C’est fou de réaliser à quel point je ne l’aie pas vue grandir… C’est fou de réaliser à quel point c’est passé vite ! C’est fou de réaliser à quel point j’ai toujours aussi peur de la voir grandir… Le monde n’est pas tendre et j’ai peur qu’elle souffre. Je sais qu’elle doit se faire ses propres expériences, et elle s’en fait déjà des tas. En internat depuis bientôt 3 ans, elle a 18 ans dans sa tête depuis bien longtemps. Mais sur le papier, c’était encore une enfant, ma petite soeur, ma fierté, mon amour. C’est fou d’être si fière d’une personne mais d’avoir autant peur qu’elle vous échappe. Parce qu’elle a mieux à faire maintenant… Parce qu’elle a son amoureux… Parce qu’elle a ses copines… Parce qu’elle aura bientôt son bac et son permis et que je vais finir comme la vieille soeur d’une autre époque qui ne comprends rien aux jeunes. Est-ce que j’arriverai à dormir quand elle prendra le volant le soir en rentrant de soirée ? Est-ce que j’arriverai à dormir quand elle partira en vacances toute seule à l’autre bout du monde ? Je sais qu’il faut la laisser grandir. Il faut que je laisse maman s’inquiéter pour tout ça, elle le fait déjà parfaitement. Mais c’est plus fort que moi. J’ai envie de la protéger. J’ai envie qu’elle sente que je suis là même quand j’ai plein de boulot.

La voir grandir n’est pas si facile… Je vous parlais déjà de ce sentiment d’impuissance de voir grandir sa petite soeur il y a un an jour pour jour dans cet article, et bah je crois que ce sentiment est encore plus exacerbé cette année, le jour de sa majorité. Je suis fière et des plus heureuses de nous savoir si proches aujourd’hui mais j’ai peur qu’elle n’ai plus besoin de moi. Comme si, ça y’est, par magie, elle n’était plus une enfant du tout. Comme si le fait de ne plus avoir besoin de son autorisation de sortie de territoire pour la faire voyager avec moi la faisait partir toute seule et m’oublier. Oui, je sais. C’est ridicule. Dites-moi que je ne suis pas seule à partir aussi loin pour une pauvre 18ème bougie ? Alors, pour qu’elle ne m’échappe pas trop, je la kidnappe en voyage régulièrement. Londres plusieurs fois, New-York et bientôt tout plein d’autres destinations ! Pour la faire rêver avec moi et qu’elle découvre le monde au maximum. Pour créer des milliers de souvenirs à notre histoire. Pour qu’elle ne nous oublie jamais et nous rapprocher encore plus. J’entends trop souvent des histoires de frères et soeurs qui s’éloignent et je trouve ça tellement dur. Je souhaite donc tout plein de courage à celles et ceux qui pourraient me lire et qui sont dans cette situation.

Mais parce que tes 18 ans, c’est surtout un moment de joie et un jour de fête, je vais tout de même essayer de ne pas faire un article totalement dépressif ! Je vais tout d’abord te souhaiter un merveilleux anniversaire ma Clara et te souhaiter tout plein de rêves pour les années futures. Profites de chaque instant ! Tu vas t’épanouir petit à petit et te découvrir encore plus. Tu vas aimer, pleurer, détester, avoir envie de mourir, te chercher, te tromper de voie, devoir recommencer mais ce n’est pas bien grave ! N’aie pas peur de te tromper, n’aie pas peur des échecs. C’est grâce à eux que tu te construiras, j’en suis la preuve vivante. Vis à fond chaque jour comme tu sais si bien le faire. Continue d’être si souriante, pleine de joie de vivre et pétillante et tu verras que tout se passera comme sur des roulettes. Et puis même si tout ne se passe pas comme sur des roulettes, rien de grave, tu auras toujours ta vieille soeur chez qui venir te réfugier. Pour cuisiner des gâteaux, pour chanter faux à la PS ou se manger un McDo ! Continue de grandir (pas trop vite quand même). Continue de faire la tête quand je vais trop loin. Continue de faire la con. Continue d’être TOI mais n’oublie jamais ta grande soeur, sinon, il va t’arriver des bricoles (et non, désolée petite soeur, je n’arrêterai jamais d’utiliser des expressions pourries).

Allez, avant de partir et de te retrouver ce soir pour un gros câlin dans la vraie vie, je vous laisse avec quelques petites photos souvenirs…

Non, on ne relèvera pas du tout les posters de Cristiano Ronaldo dans ma chambre. J’étais jeune. Très jeune.

On en parle de tes collants multicolores ma Clara ? Ou alors, maman, faut qu’on parle !

Joyeux anniversaire ma soeurette d’amour.