La jolie surprise

D’aussi loin que je m’en souvienne, j’ai toujours rêvé d’avoir des enfants rapprochés. Un rêve qui va devenir réalité.

J’ai grandi avec un grand frère qui avait un an de plus que moi (famille recomposée) et j’ai adoré cette complicité qui nous a lié pendant tant d’année. Mais je crois que je ne les auraient tout de même imaginés si rapprochés… Tout d’abord car j’ai eu une césarienne pour Mathis en mars dernier et qu’il est déconseillé de tomber enceinte pendant un an suite à cette dernière. Mais la vie a fait qu’un nouveau petit bébé est venu s’incruster dans mon bidou cet été… Sans prévenir. Et que c’est la plus belle surprise que l’on ne m’a jamais faite ! Allez, je vous raconte tout…

C’était le 17 août dernier. On revenait d’une journée au lac d’Aiguebelette avec le père de Mathieu, on était en voiture quand j’ai eu une pensée qui me semblait à ce moment-là très étrange : j’étais enceinte. Je ne sais pas pourquoi, je l’ai senti. D’un seul coup. Mon indice principal : la fatigue. Cela faisait déjà deux semaines que j’étais en vacances, que j’avais coupé les réseaux, que je me reposais, alors même si on avait Mathis tout bébé et les travaux + le post déménagement, je sentais que la fatigue était violente et la dernière fois que j’avais ressenti cette fatigue, c’était pendant ma première grossesse. J’en parle directement à Mathieu, qui bug totalement, du genre « mais c’est pas possible, pourquoi tu serai enceinte ? ». Je ne pouvais pas me baser sur mes règles car en post partum, on ne retrouve pas toutes directement un cycle normal et j’avais eu mon retour de couche mais pas de règles régulières du tout. Je n’avais pas de douleur aux seins, ni aux mains (les signes de ma première grossesse), j’avais juste cette fatigue mais je le sentais. Le lendemain matin, je vais directement acheter un test de grossesse et là, le choc, « 3+ » s’affiche sur le petit test. Trois semaines ou plus… La panique s’empare totalement de mon corps.

Même si je l’avais senti, je ne pensais pas ça possible. Pas déjà. Pas avec un si petit bébé à gérer (Mathis n’avait pas encore 5 mois). Pas maintenant. J’étais paniquée mais un immense sourire se dessinait sur mon visage. Je m’empresse de retrouver Mathieu qui était en train de fixer les étagères dans le placard de la cuisine et je lui montre le test. Je crois qu’il a encore plus bugué que moi. Il ne s’y attendait pas du tout. Et moi non plus à vrai dire, je le sentais depuis la veille mais je ne sais pas pourquoi ! J’avais un peu peur de sa réaction. Car cet été a été plutôt compliqué entre nous, l’arrivée de Mathis et le déménagement + travaux a pas mal chamboulé notre couple. On s’embrouillait tout le temps et pour rien… Comment allait-il réagir… Il m’a prise dans ses bras, m’a embrassée et m’a dit que c’était la plus belle des nouvelles. Il l’acceptait, j’étais rassurée.

Pour contextualiser rapidement, ce n’était pas prévu. Mon obstétricien m’avait dit qu’un an c’était le conseil large mais que si je tombais enceinte avant, à partir de 6 mois, ça ne devrait pas poser de problème. Mais j’avais tout de même repris la pilule après l’accouchement. Je l’ai reprise deux mois puis j’avais rdv pour poser un stérilet. C’était le 22 juin, la semaine du déménagement. Le matin du rdv, je me suis clairement dégonflée. J’appréhendais d’avoir mal et de galérer à tout déménager. Mathieu avait bien trop besoin de moi. J’ai appelé ma sage-femme, comme elle est juste adorable, elle a compris et on s’est dit qu’on conviendrait d’un autre rdv pendant l’été, après le déménagement. Puis, tout s’est passé si vite, je me suis dit que je m’en occuperait à la rentrée. Je ne voulais pas reprendre la pilule pour des raisons personnelles, et puis de toutes façons, je ne savais plus où était la boîte (déménagement), on s’est donc dit que ça devrait aller, on avait mis un an à avoir Mathis, en calculant les jours d’ovulation et tout, il n’y avait aucune chance que je tombe enceinte en deux mois. Et bah si, j’ai arrêté la pilule début juin, je suis tombée enceinte en juillet, sans rien mais rien calculé. La vie peut être dingue parfois.

Revenons-en au jour où on l’a appris. La première chose que j’ai faite, c’est écrire à l’obstétricien qui m’avait opérée pour lui demander son avis, on était pas au 6 mois dont il m’avait parlé, est-ce que je pouvais le garder ? Il m’a répondu très rapidement en me disant que le délai de « sécurité » lui paraissait suffisant. Il faudra bien évidemment suivre cette grossesse comme il faut mais tout pourrait bien se passer. Il faudra juste rediscuter ensemble de la voie d’accouchement compte tenu de ma césarienne récente. En gros, il y a des chances que j’ai une nouvelle césarienne mais tout devrait bien se passer ! J’étais tellement rassurée si vous saviez. J’ai pris rdv pour une échographie de datation pour dater le début de la grossesse car j’en avais aucune idée. Ca nous a permis de voir que le tout minuscule bébé (ou oeuf je sais même plus à ce moment là) s‘était placé à l’opposé de la cicatrice de la césarienne. Et ça, c’était une bonne nouvelle. J’ai du faire une autre échographie deux semaines plus tard (avant la première classique) pour vérifier que le bébé se positionnait toujours bien par rapport à la cicatrice, et tout allait bien.

La fin d’été a donc été riche en rebondissements, en bouleversements hormonaux, en variations d’humeurs… Un jour j’étais sur un petit nuage de revivre une nouvelle grossesse si tôt et de me dire que ça sera juste magique deux enfants aux âges si rapprochés. Et le lendemain, vent de panique, je pleure sans raison, mais qu’est ce que j’ai fait ? Comment on va gérer les deux ? Et si on n’en était pas capables ? Bref, c’était n’importe quoi dans ma tête. J’ai appelé Ninon (de Dis Oui Ninon) car je savais qu’elle avait vécu la même chose un an auparavant et même si elle ne m’a pas du tout caché l’immense fatigue que ça entraîne, elle m’a rassurée. Mais j’ai vécu quelques semaines compliquées. Avec Mathieu, heureusement, tout allait mieux, l’annonce de la grossesse nous a fait beaucoup de bien et lui a peut-être permis de donner un sens à mes humeurs massacrantes. Il faut dire que j’étais en pleine dépression post partum en même temps, une dépression que j’ai fait à retardement, l’hospitalisation de Mathis et tout, j’ai mis 3 mois à réaliser tout ça mais cet été, je subissais pas mal. Alors, gérer mon état psycho du post partum + de la nouvelle grossesse, franchement, ce n’était pas beau à voir. Je vous en ai parlé à demi mots mais je ne pouvais pas tout vous dire.

Vous devez donc mieux comprendre mon état de fatigue dont je vous parlais souvent. Je ne me plaignais pas du tout de Mathis, il est depuis le début le plus parfait des bébés, mais moi qui suis de nature très hyperactive, je ne me reconnais vraiment pas pendant le premier trimestre de grossesse. Il faut dire qu’on est en train de créer un bébé, ok, mais ouaouh. Cette fatigue est vraiment violente. Et gérer la reprise du boulot à fond en septembre, la suite des travaux dans la cuisine, j’ai vraiment subis et je vous avoue que non, je n’ai pas du tout passé 3 mois de rêve. Mais enfin ! Ce premier trimestre est derrière moi… le bidou a commencé à sortir et la fatigue se fait beaucoup moins sentir. Bon, je commence un peu à galérer à porter Mathis, mais ça va être le défi de ma nouvelle grossesse ! Une grossesse qui s’annonce donc totalement différente de la précédente, bien que si proche. Et je suis soulagée de pouvoir vous en parler enfin aujourd’hui. Un secret lourd à porter tant notre esprit est 100% focus dessus mais voilà, on y est, je suis enceinte de mon deuxième enfant et j’ai hâte de partager cette nouvelle aventure avec vous…

Mathis semble plutôt dubitatif, vous ne trouvez pas ?